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"Elémentaire mon cher Watson..."
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  • Vous pourrez lire des nouvelles policières (ou non) écrites par des gens du monde entier s'étant rencontrés en aout 2008 en Belgique. Ce site est né de cette association d'apprentis auteurs. Bonne lecture!
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26 août 2008

Entre Famille

« - Écoute, je te laisse, j'arrive au centre d'archives. J'en ai au moins pour deux heures à lire tout ce qui concerne cette affaire. Je t'appelle ce soir.»


Pff... Quelle chouette après-midi... J'en ai déjà marre. Il faut que je finisse ce mémoire dans trois mois. Une mère assassinée, un enfant quasi noyé trouvé dans un lac, un coupable qui se dénonce... Je ne vois pas ce que je vais pouvoir pondre là-dessus.


«Tout commence vendredi matin lorsqu' un retraité de Louvain qui promène son chien au bord du lac a aperçu à six mètres de la berge un petit corps vêtu d'un pyjama, bras et jambes en croix flottant sur le dos à la surface. /.../ Dans une pièce voisine, sa mère, Marie, est en train de se disputer avec son ex-compagnon Thomas. /.../ L'homme a tout avoué avant d'être mis en examen pour homicide volontaire et tentative d'assassinat – il reste présumé innocent.»


Le petit José a été confié par le jugé a son grand-père qui a tenu une conférence de presse pour donner des nouvelles de l'enfant et pour exprimer aussi son incompréhension devant le comportement inqualifiable de Thomas: - C'était quelqu'un de franc, carré, courageux, travailleur, a déclaré le grand-père effondré. »

Je vais commencer par le grand-père, un petit coup de fil.

    • Bonjour, monsieur. J'ai quelques questions à vous poser sur la tragédie qui est tombée sur votre famille.

    • ...

    • Oui, je sais qu'il y a déjà quelques mois que l'affaire est résolue, mais je fais un travail de recherche et j'aimerais bien vous poser quelques questions.

    • ...

    • Merci, monsieur.

    • ...

    • L'enfant, comment va-t-il?

    • ...

    • Bien sûr, je comprends qu'il ne veut parler à personne. Et qu'est-ce que vous avez à dire sur l'assassin, monsieur Thomas?

    • ...

    • Oui, oui, personne ne l'imaginait. Et le père biologique de l'enfant? Il habite à Paris, n'est-ce pas?

    • ...

    • Je comprends... merci pour le temps que vous m'avez consacré.


Quant à Thomas, il ne veut pas me recevoir. Pourquoi? C'est dommage... D'ordinaire les prisonniers aiment recevoir des visites et en plus il est déjà en prison depuis presque un an. Hum... Je cherche donc sa famille.


Elle retrouve la piste de la famille grâce aux Pages Jaunes, il y avait beaucoup de Dupré, donc elle a perdu quelques jours à téléphoner, mais finalement elle a réussi. Elle connaît le lieu où ils habitent. Il ne lui reste que à y aller.

Il pleut, mais elle ne peut pas attendre plus longtemps. Elle est bien curieuse de savoir comment elle est, la famille de l´assassin. Elle a arrêté sa voiture au coin d´une cafétéria, il y avait pas mal de gens prenant du café et de la bière. Commeelle a oublié son parapluie, il lui faut de courir près de la maison. Mais d’ abord, elle fait une petite observation. On peut voir sa façade, la fille curieuse reste tranquille dans son refuge. Les murs sont grisâtres, l´enduit est abîmé, la peinture des fenêtres est écaillée et il y a même une vitre fendue.


Il lui faut sonner deux fois avant qu'une femme aux grands yeux noirs lui ouvre la porte. Elle entre toute mouillée et c'est la surprise quand ces beaux yeux commencent à parler:

    • Je suis la femme de Monsieur Dupré et celui-ci c'est notre petit.


Je regardais attentivement le petit garçon, lui aussi avait de grands yeux noirs comme sa mère. Quand on le regardait, on était tout de suite attiré par ses beaux yeux dans un visage pâle et maigre. Ses cheveux étaient rasés et comme c'était encore la matinée, l'enfant portait un pyjama Gaston Lagaffe. Il était assis, en train de regarder des dessins animés à la télé. C'était un énorme écran LCD. J'ai remarqué une plaquette d'argent Sony en bas.


    • Vous voulez du thé ou du café, Madame hmmm...

    • Pardon, j'ai oublié de me présenter. Mademoiselle Legrand. Je veux bien prendre une tasse de thé, c'est gentil, merci.


La femme est allée chercher une tasse de thé tandis que je suis restée assise dans un fauteuil confortable près d’une petite table. J’ai remarqué qu’il y avait beaucoup de photos accrochées sur le mur. J’avais envie de me lever et d'aller les voir, mais tout d’un coup mes yeux ont été attirés par quelque chose d’autre, par les chiffres. Je rêve depuis longtemps d’avoir cette somme sur mon compte. La vie serait plus simple. Et oui!


    • Et alors, qu'est ce vous voulez encore savoir?


La femme retourne avec une tasse de thé. Il paraît que je suis quelqu’un de très important. Un porcelaine de Chine. Je n’ai jamais vu ça! Mais, c’est mon tour :


    • Je veux dire que j'étais vraiment surprise de savoir que Thomas était marié.

    • Être marié, ce n’est rien surprenant. Et avoir une maîtresse, c’est aussi très courant

dans la vie des hommes, vous ne pensez pas ?

    • Ben, je sais pas. C’est, comment on dit….

    • Vous savez, il y a des choses que vous ne pouvez pas comprendre. Vous êtes encore trop jeune. Vous ne connaissez pas encore ce que ça veut dire la vie. Je vous jure que mon Thomas n'avait pas aucune relation avec cette femme, qu'on dit qu'il a tué.

    • Vraiment...

    • Et, pauvre enfant, je suis très triste pour lui. Vous savez comment il va?


Après un certain moment de parler, le petit garçon est venu pour me dire au revoir, son frère est venu pour le chercher et ils partent. Je n’ai pas vu un autre garçon, mais il paraît qu’ il a déjà plus que 16 ans. Sa voix était sonore. La femme a l’air d’être fatiguée, mais je n’ose pas de lui demander pourquoi, elle a les yeux cernes. Comme si son amour n’a pas été payé de retour. Cette femme a été plutôt gentille avec moi, elle m’a raconté des choses intéressantes et peut être ses grands yeux vont m’aider à éclairer cette affaire, je n’en sais rien. Il est évident maintenant qu’elle aime son mari d’un amour pieux.


« Le TGV pour Paris, quai numéro 1. Veuillez monter, le train va partir dans 5 minutes. »


Elle étudie attentivement la carte de Paris. Comme c’est grand ! Les Champs Élysées, le Boulevard St. Martin, rue St. Honoré et le Quartier Latin. Il faut aller plus loin. Encore plus. Et voilà, c’est là, c’est la rue qu’elle cherche. Il faut prendre le métro ou bien le taxi peut-être. Ça va coûter cher, mais comme ça elle ne perd pas son temps. Jacques l’attend à minuit à la gare, il faut qu’elle retourne à temps.

Un immeuble des années 60 est un peu bizarre, les murs étaient peints récemment, mais les escaliers sont à moitié détruits. Pas d’ascenseur. Il faut monter jusqu’ au 6ème étage. C’est tout en haut.


Je frappe alors. Ups. Mes mains tremblent un peu. Je me souviens ce que notre prof de psycho a dit pendant nos cours. « On doit toujours garder la tête froide ! » 

J’y vais. XXX./=son pour frapper a la porte/ Quelqu’un arrive…

  • Excusez-moi de vous déranger. Vous êtes le père de José et c’est pourquoi je suis venue.

  • Eh, bien, entrez. Asseyez-vous dans le salon. J’arrive dans une seconde.


Son appartement est propre. Le meuble moderne est placé dans le couloir et même au salon. Il y a un grand sofa violet, une table noir, un tapis brun par terre. Les murs sont blancs. C’est un peu froid. Il n’ y a pas de fleurs, aucune décoration, même pas de photos. L'habitation est élégante mais impersonnelle, en ressemblance à son propriétaire.


Il habite seul ici ? Je ne me souviens pas très bien, mais il n’était pas mariée après la divorce avec Marie. Pourtant, il est beau et élégant…

  • Qu’est-ce que vous désirez ?

  • Parler un peu de José…

  • José est un enfant que je ne connais pas très bien. Il était encore petit quand nous nous sommes décidés à nous séparer.

  • Vous savez ce qui s’est passé et qu’on lui a donné le nom « l'enfant du lac » ?!

  • Oui, j’ai lu dans les journaux. Mais je connais pas sa personnalité, je peux pas vous en dire plus. En plus, ça fait déjà des années que je ne l’ai pas vu !

  • Il n’est jamais venu pour passer ses vacances avec vous ?

  • Pourquoi faire ça ?! C’est pas mon sang.

  • Il est votre fils !

  • Arrêtez Mademoiselle !

  • Pourquoi vous ne l’aimez pas ? Pourquoi vous ne voulez pas vous occuper de lui ?


L’homme a commencé à être un peu nerveux. Son humeur a changé rapidement après les questions. 


J’ai jeté de l’huile sur le feu sans m’en rendre compte.


Il s'est levé brusquement, au même temps qu'un frisson a parcouru tout le corps de l'aspirante à enquêtrice. L'homme restait debout devant la fenêtre sans rien dire, il avait fixé son regard sur un point de l'horizon. Il est resté comme ça pendant quelques minutes, la jeune étudiante restait assise, en regardant son interlocuteur. Après, son regard a scruté le salon, sous le sol auprès de la table il y avait une dizaine de bouteilles vides ainsi que des paquets de cigarettes.


D'un coup, il s'est approché de moi de telle façon que je sentais son souffle sur mon visage. Il était vraiment nerveux, les paroles étaient un ruisseau qui sortait de sa bouche:


- Ça suffit. Je ne veux plus entendre que j'ai des obligations envers l'enfant. Le garçon n'est pas mon enfant, pourtant on m'a toujours chargé avec des responsabilités qui ne sont pas à moi. J'en ai marre. Tu sais, je n'ai pas aucun regret d'avoir quitté cette femme, elle était quelqu'un de très difficile, elle m'a dit qu'elle ne savait pas même qui était le père de son enfant. Et tu vois, évidemment qu'elle le savait... mais elle n'a jamais raconté cela à personne. Elle cachait tout le temps des secrets. C'est pour ça que je l'ai quitté. Son père, au contraire, était quelqu'un de très bien, il voulait l'aider, il était toujours disponible, mais elle s'en foutait.

Je suis sortie de l'appartement sûre que j'avais parlé avec un sanguinaire, avec quelqu'un de révolté, capable de commettre une action insensée. Il y avait beaucoup de rage. Caché dedans de cette apparence de mouton, il y avait sûrement un loup.

Quand je suis rentrée dans le train, j'étais en eau. Ce mec là pouvait vraiment être le meurtrier de Marie. Il m´a fait vraiment peur, à un moment. À mon avis, il ne regrettait pas la tragédie qui s'est abattue sur son ancienne femme et sur son enfant. Bon, il faut garder la tête froide. Voyons, le grand-père aimait beaucoup sa fille, il essayait de l'aider, il a aussi pris la garde de son petit-fils. Par contre, cet homme à qui j'ai eu rendre visite pouvait être le vrai assassin. Je ne croyais plus que l'assassin était Thomas. Après la visite à sa famille, il était évident que quelqu'un avait payé ce garagiste pour séduire cette femme et après la tuer, elle et son enfant. Mais pourquoi l'enfant aussi? Thomas avait besoin de l'argent, son fils était malade, mais je ne crois pas qu'il ait arrivé à le faire. Le fait qu'il ait avoué, ne fait de lui le coupable. Mais qui l'a payé? L'ancien mari de Marie? Ou peut-être le père biologique de l'enfant? Pourquoi personne ne sait qui est le père de cet enfant? Même le grand-père n'a pas voulu parler du père biologique de José quand je lui a donné un coup de fil. Et pourquoi est-ce qu'on a essayé de noyer l'enfant?

Mademoiselle Legrand est perdue dans ses pensées. Elle n'arrivait pas à déchiffrer cette étrange affaire. Finalement elle s'est endormie, complètement épuisée.

Le lendemain, notre enquêtrice rend une visite à la maison du crime. C´était une petite maison, très propre, avec un petit jardin où il y avait encore quelques jouets perdus, oubliés. L'intérieur de la maison était encore comme Marie l'avait laissé la nuit où elle est devenue un jouet du destin. S'il n'y avait pas tellement de poussière, on penserait que Marie y habitait encore.

Elle est restée debout, immobile, au milieu du salon. Elle ne savait pas vraiment ce qu'elle cherchait. Après un moment d'hésitation, la jeune fille prend un album de photos. Elle reste presque une heure, assise sur un divan. Il n'y avait pas mal de photos de José. Il y avait seulement des photos de l'enfant et de la mère, pas de présence masculine, sauf une photo récent de Thomas. L'univers familial était réduit à deux personnes.


Le lendemain de ma visite à la maison de Marie, j'étais sûre que l'identité du père de José était la clé de ce mystère. Il faudrait d'abord le rencontrer. Je comptais sur l'aide du grand-père. Nous nous sommes rencontrés dans un café, très charmant, dans le centre ville. Je lui a exposé toutes mes doutes, il m'écoutait attentivement. Pour prouver ma théorie j'avais uniquement besoin de sa permission pour que l'enfant fasse un test d'ADN.

Le jour suivant, un homme promène son chien auprès du lac de Louvain, il aperçoit un corps dans le lac. C'est un homme, bras et jambes en croix flottant sur le dos à la surface.


Deux jours plus tard, très tôt le matin, notre jeune enquêtrice est en train d'aller au centre d'archives et elle s'arrête pour acheter les cigarettes et ses yeux sont attirés par la une des journaux.


Le maire: l'horreur!

Le maire trouvé dans le lac de Louvain, bras et jambes en croix flottant sur le dos à la surface.


Les aveux écrits du maire: il n'était pas le grand-père mais le père


Le garagiste, payé par le maire, a avoué un crime pour sauver son enfant malade.


Le corps retrouvé flottant à la surface du lac


Retrouvailles émouvantes de l'enfant du lac avec son beau-père, Thomas



Celineke:

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